BYD n’a pas simplement détrôné Tesla au dernier trimestre 2023, il a redéfini les contours du leadership mondial dans l’automobile électrique. Avec plus de 526 000 véhicules vendus en trois mois, le géant chinois impose sa cadence et révèle l’ampleur de sa stratégie. Plus de 90 % de ses ventes restent concentrées sur le marché domestique, mais la dynamique d’expansion ne laisse aucun doute : BYD gagne du terrain au Brésil, s’installe en Thaïlande et trace sa route en Europe.
Le BYD Qin Plus reste en tête des ventes mondiales du constructeur, suivi de près par l’Atto 3 et la Dolphin. Hors des frontières chinoises, ces modèles affichent des fortunes diverses : percées notables ici, timidité ailleurs, chaque marché dévoile ses propres règles du jeu et force BYD à ajuster ses plans pour s’imposer durablement.
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Les pays qui dominent le marché automobile mondial : où se vendent le plus de voitures ?
Impossible de passer à côté de la Chine, qui écrase la concurrence avec 31,46 millions de voitures vendues en 2024. L’ampleur de sa demande intérieure, la puissance de ses groupes nationaux et la volonté politique de moderniser l’industrie font du pays le moteur incontesté du secteur automobile mondial. La transformation s’accélère, autant du côté des moteurs thermiques qu’électriques, et l’influence chinoise s’étend jusqu’aux chaînes d’approvisionnement mondiales.
Derrière, les États-Unis résistent, avec 15,97 millions de véhicules écoulés. Ici, les pick-up et SUV règnent toujours en maîtres, symboles d’un marché mûr mais toujours attaché à ses préférences historiques. Le Japon suit, affichant 4,42 millions de ventes, tandis que l’Inde poursuit sa trajectoire ascendante, portée par l’essor d’une classe moyenne avide de mobilité, avec 4,27 millions de véhicules.
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Voici quelques chiffres qui illustrent la position des autres marchés majeurs :
- Allemagne : 2,81 millions de voitures vendues
- Brésil : 2,48 millions
- Royaume-Uni : 1,95 million
- France : 1,70 million
- Russie : 1,57 million
- Italie : 1,56 million
Au-delà du volume, l’Europe joue une carte différente en misant sur l’électrification. La Norvège, pionnière, frôle les 89 % de voitures électriques parmi ses nouvelles immatriculations. Le Danemark dépasse les 50 %, la France se fixe à près de 17 %, et l’Allemagne à 13,5 %. Le Royaume-Uni, devenu leader européen du véhicule électrique, incarne ce virage, même si le marché reste loin des chiffres chinois ou américains.
Ce classement mondial n’est pas figé : il reflète des choix politiques, des dynamiques démographiques et des stratégies industrielles qui, ensemble, redessinent la hiérarchie de l’automobile planétaire et réinventent l’équilibre des forces.
BYD en chiffres : quelles performances face aux géants de l’automobile ?
En 2024, BYD s’affirme comme l’acteur qui bouscule tout sur son passage : 4 272 145 véhicules sortis de ses usines, une écrasante majorité écoulée sur son sol natal. Depuis ses débuts à Shenzhen en 1995, le constructeur chinois n’a cessé de gravir les échelons, jusqu’à s’imposer en tête sur le marché de la voiture électrique. Cette réussite s’ancre dans des choix industriels radicaux : dès 2022, BYD tourne la page du thermique pour se consacrer entièrement à l’électrique et à l’hybride rechargeable.
Le résultat ? Une part de marché mondiale de 22 % sur les véhicules électriques rechargeables en 2023, bien devant de nombreux rivaux historiques. Tesla, leader sur le segment des BEV, affiche 1,79 million de livraisons en 2024, loin derrière l’ogre chinois. Cette avance s’appuie sur une politique industrielle agile, des gammes renouvelées et une capacité à anticiper la mutation du secteur.
Si l’essentiel des ventes reste concentré en Chine, 4,1 millions de voitures écoulées,, BYD commence à grignoter des parts ailleurs : 150 000 véhicules vendus en Europe, jusqu’à 300 000 sur l’ensemble des marchés internationaux. Le chiffre d’affaires dépasse 115 milliards de dollars, la main-d’œuvre franchit les 650 000 salariés et la position du groupe s’affermit au cœur de la transition énergétique, où la promesse de l’électrique devient un fait accompli.
Modèles BYD les plus populaires : zoom sur les best-sellers par pays
En Chine, BYD fait la loi. Le Song, SUV star du constructeur, flirte avec les 800 000 unités vendues en 2024. Il incarne la montée en gamme et la capacité de BYD à séduire un public exigeant. La Qin attire les citadins qui veulent efficacité et sobriété, tandis que la Dolphin, compacte et accessible, s’impose dans les grandes villes où chaque mètre carré compte.
Sur les marchés émergents, la Seagull, arrivée en avril 2023, cible une génération jeune, attentive au budget et à la simplicité d’usage. En Inde et au Brésil, cette citadine bénéficie d’offres de crédit attractives, adaptées à un pouvoir d’achat en évolution. En Europe, la percée reste timide : l’Atto 3, baptisé Yuan en Chine, tente de se frayer un chemin parmi les poids lourds du marché, mais les réseaux de distribution et la notoriété de la marque restent en construction.
Pour donner un aperçu des modèles phares selon les zones géographiques :
- Chine : BYD Song, Qin, Dolphin
- Europe : Atto 3 (Yuan), Dolphin
- Inde/Brésil : Seagull, Qin
Cette diversité reflète une stratégie d’adaptation pointue : BYD ajuste ses gammes à chaque marché, tout en rêvant d’atteindre un jour le niveau des icônes mondiales, Toyota Corolla ou Volkswagen Golf. Pour l’instant, la domination se joue à domicile, tandis que l’international reste un terrain d’expérimentation et de conquête progressive.
L’impact des marchés régionaux sur la stratégie et les ventes de BYD
La Chine, avec 4,1 millions de véhicules BYD écoulés en 2024, reste le socle de la réussite du constructeur. Ce poids du marché intérieur influence chaque décision industrielle : du design au marketing, tout est pensé pour répondre à un public local, tiraillé entre mobilité urbaine, exigences environnementales et nouvelles aspirations sociales.
À l’étranger, la progression est méthodique. Entre 250 000 et 300 000 véhicules vendus hors de Chine cette année : l’Europe, avec 150 000 unités, représente un terrain à fort potentiel mais semé d’obstacles. Les attentes réglementaires, la concurrence bien installée et la maturité du marché imposent à BYD une agilité permanente. En France, en Allemagne ou encore en Norvège, où près de 89 % des voitures neuves sont électriques,, la marque doit réagir vite pour coller aux exigences locales et convaincre des clients déjà sollicités par des références historiques.
Pour accélérer son ancrage, BYD investit dans de nouvelles usines : la Thaïlande, l’Indonésie, l’Ouzbékistan ou le Mexique accueillent désormais des sites de production dédiés. Du côté des bus électriques, le groupe assemble déjà localement en Californie, Ontario, Campinas, Beauvais ou Komárom. Une stratégie pensée pour répondre aux législations, contourner les droits de douane et s’adapter aux besoins spécifiques de chaque marché.
La montée en puissance de BYD repose sur cette capacité à sentir le terrain, à anticiper les mutations régionales et à faire évoluer son offre au fil des exigences locales. Le sponsoring de l’UEFA EURO 2024 n’est pas anodin : il révèle une ambition de visibilité et d’influence en Europe, qui dépasse les chiffres et inscrit BYD dans le paysage de l’automobile mondiale. La prochaine décennie s’annonce comme un laboratoire à ciel ouvert où chaque constructeur devra prouver qu’il sait s’adapter autant qu’innover.